intervention in situ de Michaël Sellam, La Fabrique, Nantes, 2011
réalisé dans le cadre du 1% artistique initié par le Ministère de la Culture et de la Communication
produit par REMU
avec le soutien de la Drac, Samoa, Tetrarc
Shake, Baby, Shake, est contrôlé par un ordinateur qui détermine les mouvements d’un vérin, de la largeur d’un compact disque, qui se calent sur l’activité du public de la salle de concert de La Fabrique. Plus l’intensité y est dense, et plus le module s’approche et peut percuter la paroi du mur. Un concert dont l’hystérie du public dépasserait l’imaginable aurait alors pour effet de potentiellement "casser la baraque".
Le public, conscient de son implication collective sur le dispositif « Shake, Baby, Shake,« , peut alors saisir la portée de l’expression de sa joie et peut ainsi percevoir l’activité du module comme un véritable baromètre du plaisir, un applaudi-mètre corrosif et comique. Ce projet permanent est un système qui se fonde sur l’activité directe du lieu, un parasite au sens biologique. Le titre du projet est une référence directe à un morceau de Champion Jack Dupree, c’est aussi un terme récurrent de la musique décomplexée que l’on pourrait traduire littéralement par « Remue, Bébé, Remue,« . C’est le type même de phrase qui dans l’histoire de la musique s’adresse directement aux corps des danseurs, et plus directement encore à leurs muscles fessiers.
Le projet « Shake, Baby, Shake, » s’inscrit dans la filiation d’une pensée de la musique comme outil idéologique et pédagogique au service du bien-être, de la fête et du plaisir. L’écoute musicale permet de se poser des questions de société, d’aborder le politique, de réfléchir. Le « Shake, Baby, Shake, » devient alors « Remue ton cerveau, Bébé, Remue ton cerveau, » Et au public de décider s’il souhaite que l’on s’adresse à sa tête ou a ses fesses.